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Bilan (provisoire) des séances avec la psy d'Alice

Trois nouvelles séances ont eu lieu avec la psy ; la dernière en date s'est déroulée en couple avec B. En effet, la psy souhaitait nous voir tous les deux sans Alice pour qu'on puisse discuter de la situation sans lui créer de stress supplémentaire.Il ressort pas mal de choses de toutes ces séances ; ce n'est pas forcément évident de classer tout cela de manière organisée et cohérente. Le plus simple, je pense, est de faire un paragraphe par idée générale :

 

-Mon histoire avec mes parents, l'histoire de B. avec son ex et leurs enfants, ainsi que notre histoire à B. et à moi ; tous ces éléments ont créé un gloubiboulga qui est sans aucun doute en partie responsable des symptômes qui posent problème dans notre famille : les colères d'Alice, les séparations difficiles, le fait qu'Alice s'inquiète sans cesse pour moi et a du mal à se détacher...

 

-Sur 4 séances, j'ai pleuré 3 fois. Lors de la séance d'aujourd'hui, quand les vannes se sont ouvertes j'ai demandé un verre d'eau tellement je me suis sentie mal. Les pleurs qui sortent me font mal physiquement ; c'est de la douleur à l'état pur. Tout ceci fait tellement écho à ma propre histoire... La psy m'a demandé (tout en se doutant de la réponse), si j'avais été victime de violences. Je lui ai répondu : "Oui, de violences verbales" en pensant à mon père, mais j'aurais pu aussi parler de violences physiques en pensant à ma mère. Je me rappelle très bien m'être dit plusieurs fois qu'elle ne m'avait pas mis de claque depuis X jours ou semaines. Ce n'est quand même pas normal de se dire ça.

-Alice s'inquiète sans cesse pour moi. Quand je pleure, elle vient me dire que ça va aller ; elle me donne un mouchoir ou un dessin. Elle ne s'autorise pas à jouer. Je lui ai pourtant dit à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas à gérer mes émotions, qu'elle avait le droit de s'amuser sans moi, que tout allait bien pour moi. Ca me rend dingue parce qu'elle s'inquiète pour moi comme je m'inquiète pour ma mère. Je ne veux pas qu'elle me prenne en charge comme j'ai pris ma mère en charge ; je ne connais que trop bien la lourdeur de ce poids à porter.

 

-Concernant B., il se plaint qu'Alice le rejette par moments. Il a parlé de Maelle, sa fille aînée, qui le rejette depuis la naissance d'Alice, et le parallèle que cela engendre chez lui. Il a confessé avoir dit à Alice "Maelle ne veut pas me voir, et elle ne veut pas te voir non plus". Erreur, selon la psy (et je suis d'accord avec elle) : Alice risque de penser que c'est sa faute. Or Maelle ne rejette pas Alice personnellement, puisqu'elle ne la connaît pas. Elle rejette le concept, pas la personne. B. doit absolument dire à Alice que cette rupture est une histoire entre Maelle et lui, et qu'elle n'a rien à voir là-dedans. Elle a également dit (très subtilement, mais j'ai saisi le message et j'espère que B. aussi), que cette rupture avec Maelle et son rejet de la nouvelle famille de son père cachait peut-être autre chose du passé, quelque chose dans leur relation à eux, et/ou dans son lien conjugal à l'époque où il était  avec son ex-femme.

 

 -Alice risque de penser que ces ruptures familiales (B. avec Maelle et moi avec mon père) sont la norme puisqu'elle construit son image du monde sur ce qu'elle voit au quotidien. Elle risque de  reproduire le schéma une fois adulte, et de couper les ponts avec son père. Nous devons donc parler avec elle en lui expliquant que non, ce n'est pas la normalité d'être en rupture totale avec un membre de sa famille, et lui expliquer le pourquoi de ces ruptures, de façon à ce qu'elle ne comble pas les trous en se créant un scénario plus grave que la réalité.

 

 -On a également parlé des colères, des punitions, des terreurs nocturnes qu'on a pris (à tort) pour des colères. Du fait qu'à tout cela s'ajoute un facteur physiologique : sa surdité. Alice est une éponge. La psy l'a observée dans sa manière de bouger et de parler, et elle la trouve déjà pleine de tensions. Il faut dire que la pauvrette a hérité d'un terrain anxiogène pour se construire... A nous de lui donner un cadre aussi sécurisant que possible, en tenant compte de nos histoires personnelles et de nos vécus respectifs.

 

 -La maîtresse d'Alice m'a confirmé ce que la psy soupçonnait : quand elle a besoin d'aide, Alice ne la demande pas. Comme les adultes ne peuvent pas deviner ce dont elle a besoin, elle accumule les frustrations tout au long de la journée, ce qui peut expliquer qu'elle "explose" le soir pour évacuer tout ça. Je dois m'entretenir plus longuement avec la maîtresse jeudi prochain ; ce rendez-vous tombe plutôt bien.

 

En conclusion, on a déjà pas mal travaillé depuis le début des séances, fin octobre. Il y a encore beaucoup de travail, mais on constate déjà du changement : moins de colères, moins de cauchemars ; elle joue davantage dans sa chambre. Je suis heureuse qu'une personne extérieure ait confirmé à B. ce que je pensais par rapport à son ex et à Maelle et qu'il ait vu à quel point cela me faisait souffrir. J'espère qu'il va y réfléchir et faire ce qu'il faut par rapport à Alice. Moi je ne me sens pas du tout prête à lui parler de mon père, mais je sais que je vais devoir le faire :S 

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Première séance chez la psychologue pour Alice

Jeudi dernier j'ai emmené Alice pour la première fois chez une psychologue. J'avais les coordonnées de cette dernière sous le coude depuis plus d'un an ; j'ai fini par sauter le pas devant l'ampleur des crises de rage et des nuits pourries qui ont accompagné la rentrée scolaire. Elle a toujours été colérique avec un caractère difficile, mais là ce n'était plus gérable : refus d'obéir, insolence, colères soudaines avec tapes, coups de pied voire claques ; réveils nocturnes avec parfois refus de se recoucher (une nuit elle a balancé son marchepied dans le nez de son père qui l'a empoignée en serrant les dents ; j'ai cru qu'il allait lui mettre une claque :S). Il faut ajouter à tout cela que les séparations sont difficiles quand je l'emmène à la garderie, qu'elle a beaucoup de mal à se mêler aux autres enfants ce qui est source d'inquiétude pour moi, que B. a complètement arrêté de m'aider à la maison et met les pieds sous la table quand il rentre du boulot, que mon boulot à moi se passe mal (je suis d'ailleurs en arrêt depuis 15 jours), que ma mère me gave avec ses réflexions de merde, que je dois gérer toute seule mes rendez-vous médicaux et ceux d'Alice sur mon seul jour de repos hebdomadaire en essayant de ne pas trop lui faire louper l'école (ORL, kiné, psy, audioprothésiste, ophtalmo, dermato, ergothérapeute et bientôt orthophoniste... B. bosse du lundi au vendredi et je ne peux pas prendre d'heures sur mon boulot vu la connerie de mon patron, donc démerde-toi Barbara).... bref je suis au bord du burn-out et j'ai clairement besoin d'aide au moins pour calmer Alice.

 

Par contre en-dehors des crises c'est une petite fille calme, câline, qui obéit et tout... C'est comme si elle était double :S

 

La première chose que j'ai remarquée en entrant dans le cabinet de la psy, c'est la boîte de mouchoirs. Le cabinet se divise en deux parties : la première avec son bureau et un fauteuil (pour les consultations adultes je suppose) et la seconde partie avec une table, plusieurs fauteuils et des jouets (pour les consultations enfants). Nous nous sommes donc installées là. J'ai halluciné de voir comment Alice répondait bien aux questions ; j'avais l'impression qu'elle avait grandi d'un coup. Elle lui a dit qu'elle avait un frère, qu'il avait 5 ans et qu'elle ne savait pas comment il s'appelait. Elle n'a pas su lui dire comment s'appelaient ses copains d'école, et je pense que c'est tout ça qui a commencé à fissurer ma carapace : quand j'ai expliqué à la psy que B. avait deux enfants d'un premier mariage qu'Alice ne connaissait pas, je me suis effondrée. Plus je pleurais plus ça coulait ; ça m'énervait de pleurer devant Alice, surtout pour deux grands machins mutiques que B. a comparés à Alice en les faisant passer pour des anges sages et elle pour une petite fille colérique et insupportable, mais une fois les vannes ouvertes c'est très compliqué pour moi de les refermer.

 

La psy a expliqué à Alice que je ne pleurais pas à cause d'elle. Alice est venue sur mes genoux et m'a fait un câlin en me disant « Ca va aller » à voix basse (j'ai les larmes aux yeux rien que de l'écrire, damn).

 

La psy m'a dit que quand il y a des sujets tabous ou des zones floues dans la vie d'un enfant, ce dernier va combler les blancs, parfois en s'inventant une histoire encore plus grave que la réalité. J'ai donc compris qu'il faut absolument que B. lui parle de ses frère et sœur (ça me fait bien mal au cul de les appeler comme ça vu qu'elle ne les verra jamais et qu'ils n'en ont rien à battre d'elle, mais bon d'un point de vue technique ils sont frère et sœurs) ; et de mon côté il va falloir que je lui parle de mon père. Putain ça va être dur :'-(((

 

Sinon elle a observé le comportement d'Alice et m'a dit que son agressivité peut être liée à sa surdité ; les enfants sourds ou malentendants sont souvent plus énervés et/ou impatients que les entendants, car ils ont un handicap à compenser. Alice porte un appareil auditif depuis 1 mois, elle entend donc des sons qu'elle n'entendait pas depuis 3 ans et demi ce qui peut être une source de stress. La psy a constaté qu'elle coupait souvent la parole et qu'elle levait les yeux au ciel quand un mot avait du mal à sortir (elle bégaye et s'énerve parfois à cause de ça depuis cet été). Elle m'a donc conseillé de retourner voir l'orthophoniste. Elle aimerait que B. soit présent lors d'une prochaine séance ; vu ses disponibilités ça va être compliqué m'enfin on va essayer... « Vous faites des consultations le dimanche ?? »

 

Cet après-midi Alice m'a demandé « pourquoi tu as pleuré chez la dame ? » ; j'ai essayé de le lui expliquer posément, sans pleurer. Les yeux ont un peu piqué mais j'ai tenu bon. Je me suis rendue compte d'un truc : quand je pleure chez un professionnel de santé en discutant, c'est plutôt bon signe, cela signifie que je me sens en confiance. Chez mon médecin traitant, j'ai pleuré. Chez l'hypnothérapeute, j'ai pleuré. Chez la psy d'Alice, j'ai pleuré. Or ce sont des personnes que j'ai senties bienveillantes et prêtes à m'aider. En revanche, chez les deux psychologues que j'ai consultées pour moi (l'une pour les tests de QI / TSA, l'autre pour travailler sur mon anxiété), j'ai évoqué l'alcoolisme de ma mère avec un ton détaché. Or ce sont des personnes à qui je n'avais vraiment aucune envie de me confier. J'ai donc bien fait d'arrêter les séances chez la deuxième psy ; elle était très gentille mais elle ne me convenait pas. Et à cinquante balles la séance non remboursée, ça fait cher la thérapie inutile. Il faut donc que je me mette en quête d'une psy chez qui je vais vider le paquet de Kleenex, même si je n'aime pas ça.

 

On retourne voir la psy d'Alice la semaine prochaine; j'aimerais travailler sur les séparations difficiles au coucher et à la garderie car cela devient très compliqué à gérer et je ne sais plus comment la rassurer. Je pense qu'au final B. et moi allons être autant analysés que notre fille. ^^

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MERDE aux enfants sages et aux parents parfaits

(le titre est volontairement grossier et/ou provocateur, mais c'est plus ou moins mon état d'esprit actuel ; envie de dire merde à tout le monde)

 

Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer dans des articles précédents, nous avons une petite fille avec un fort caractère ; problèmes de sommeil, colères récurrentes, etc. Ses colères, nous les avions jusqu'ici gérées un peu au jour le jour ; on se disait qu'elle était colérique, que c'était son caractère ; que la période des 2-3 ans était pourrie de toute façon.

 

Mais... il y a eu un moment donné où cela n'a plus été possible. Depuis son entrée à l'école, les colères se sont à nouveau multipliées, sa violence s'est accentuée (coups de pied, tapes voire claques :S). Elle répond sans cesse, provoque, est insolente... Evidemment, elle s'énerve très vite quand elle n'arrive pas à faire quelque chose, elle hurle et refuse qu'on l'aide. J'ai l'impression de passer mon temps à lui crier dessus ; d'uriner dans un violon quand je lui parle. Je me dis que si c'est comme ça à 3 ans et demi, qu'est ce que ce sera à l'adolescence ??!!!

 

Mon conjoint, loin de me rassurer, prend les choses autant à coeur que moi, et c'est même pire car il parle très peu (vive les taiseux...). Une nuit où Alice a fait une colère parce qu'elle ne voulait plus dormir, elle lui a balancé son marchepied dans la figure; il l'a empoignée et lui a crié dessus en serrant les dents (j'ai cru qu'il allait lui mettre une baffe :'-( ). Je sais qu'il n'a pas envie de rentrer à la maison le soir à cause de ça, d'autant plus que Alice a l'air de le rejeter par moments (elle ne veut pas de bisou de lui, ne veut pas qu'il vienne ; elle ne veut que moi. Ce qui ne l'empêche pas de me taper dessus aussi mais moins souvent). Il a arrêté de la comparer à ses deux aînés qui BIEN SÛR EUX ont toujours été sages, EUX ont toujours bien dormi, EUX n'ont jamais fait de colère etc. Un jour j'ai dit stop ; ça suffit de les faire passer pour des anges et elle pour un monstre et du coup il a arrêté. La psychologue que je voyais à l'époque m'a dit qu'en faisant ça, il me comparait à son ex en tant que maman (merci du cadeau d'être comparée à cette personne).

 

Plus de comparaison avec ses grands, donc, mais maintenant c'est avec les enfants/petits-enfants/neveux/nièces de ses collègues : "Quand je parle à des gens qui ont des enfants du même âge, ils hallucinent ; les leurs ne sont pas comme ça". Moi je crois surtout qu'on est les seuls à avoir la franchise de dire que tout n'est pas tout beau et tout rose, qu'un enfant c'est beaucoup de bonheur mais pas que. J'ai horreur du politiquement correct, pourquoi ne pas parler de ce qui ne va pas ? Bref qu'ils aillent se faire mettre avec leurs petits anges. Ils se feront chier dessus à l'adolescence comme tous les parents de la terre picétou :p

 

Bref il se dit comme moi : qu'on a foiré quelque chose, qu'on s'y est mal pris... De mon côté, étant atteinte d'un syndrome d'Asperger je commence à me demander si Alice n'en est pas atteinte aussi (j'en parlerai peut-être dans un prochain article).

 

A côté de ces crises fréquentes, Alice est une petite fille adorable qui fait des câlins, rend service etc. C'est comme si elle devenait une autre de temps en temps. A l'heure où je poste cet article, elle est seule avec moi depuis ce matin et rien à redire, elle est sage comme une image... J'ai pris rendez-vous avec une psychologue demain ; je sais que ce n'est pas la panacée mais je compte beaucoup sur elle pour nous aider à sortir de ce bourbier de cris, de colères et d'insolence.

 

Ceci était un post décousu à l'image du bazar qui règne dans ma tête.

 

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L'enfant et ses émotions à gérer

Depuis quelques années, et c'est heureux, il y a de plus en plus d'ouvrages consacrés aux émotions de l'enfant. Du coup, de plus en plus de parents s'y intéressent et prennent en compte ces émotions dans leur manière de s'occuper de leur progéniture.

Plusieurs personnes m'ont conseillé le fameux "Au coeur des émotions de l'enfant" d'Isabelle Filliozat, que je suis en train de lire. Une collègue m'a également conseillé "Mes émotions" de Aurélie Chien Chow Chine ; ce dernier livre comprend une roue des émotions où l'enfant peut sélectionner son émotion du moment avec la flèche.

 

Je n'ai pas encore tout à fait terminé le livre d'Isabelle Filliozat (je suis rendue au chapitre consacré à la tristesse) ; je ne suis pas d'accord avec toutes ses idées mais globalement, j'adhère plutôt au principe général. Nous portons tous, de manière inconsciente, des émotions de nos parents, et nous transmettons à notre tour nos émotions à nos enfants. Ce sont parfois des fardeaux. J'ai parfaitement conscience qu'il y a eu des non-dits et des choses pas très saines entre mes deux parents et leurs parents respectifs. Du côté paternel ce sont des gens un peu étranges, qui ont un souci avec l'hygiène corporelle. Mon père était un pervers narcissique, traumatisé par je ne sais quoi venant de son père. Avec moi il a d'abord été défaillant, avant de m'humilier pendant des années (j'étais une grosse dondon empotée avec un caractère impossible et aucun humour). J'ai coupé les ponts avec lui quand j'avais 19 ans, et je ne veux jamais le revoir. L'un de ses frères est autiste, mais n'a jamais été diagnostiqué comme tel car tout le monde est parti du principe qu'il était neuneu. Il se trouve que je suis autiste aussi (certainement Asperger mais je n'ai rendez-vous que dans 1 an avec un psychiatre pour confirmer), donc le miroir de son frère "neuneu". Je suppose que son comportement avec moi découle directement de ce qu'il a reçu de sa famille.

Du côté maternel, il y a aussi beaucoup de zones d'ombre. Ma mère aurait dû avoir un petit frère ou une petite soeur, mais ce bébé est mort à 7 mois de grossesse dans le ventre de ma grand-mère. A l'époque il n'y avait pas d'échographie, pas de sépulture ni rien, donc cet enfant fantôme n'a officiellement jamais existé. Ma mère m'a dit une fois que ce drame avait changé à jamais sa relation avec sa mère. Je suis convaincue qu'il est également à l'origine de son alcoolisme.

 

J'ai donc grandi avec une mère dépressive et alcoolique (je suis fille unique donc je vivais seule avec elle). Je n'ai pas de souvenir de ma mère étant gaie quand j'étais petite. Je vous laisse imaginer toutes les émotions négatives que j'ai absorbées pendant des années et des années (ma mère a bu pendant 25 ans et a failli mourir deux fois ; elle a arrêté quand j'avais 33 ans). Elle n'était pas encore sortie d'affaire quand ma fille était bébé. Alice m'a donc vue pleurer, m'inquiéter, péter les plombs, stresser à cause de ma mère et de la peur de la voir mourir. Je lui ai expliqué la situation quand elle avait 7 mois.

 

Pour finir, la père d'Alice a grandi dans une famille unie, mais ses parents se disputaient sans cesse pour des querelles de religion (sa mère était modérée alors que son père est intégriste ; ils ne fréquentaient pas la même église). Il a eu un premier mariage sans passion, et a eu des enfants qui n'ont jamais su (pu ?) exprimer leurs émotions. Je suis tombée amoureuse de lui alors qu'il m'avait caché qu'il était marié. Quand il a quitté sa femme (ils ont divorcé depuis), elle a monté leurs enfants contre lui, et depuis la naissance d'Alice, sa fille aînée ne lui adresse plus la parole. Je sais qu'il en souffre. Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'inconsciemment, Alice pense que c'est de sa faute. Son papa a eu tendance à la comparer à ses aînés, ce qui m'exaspérait prodigieusement (EUX ils ont toujours été sages, EUX ils n'ont jamais fait de colère, etc etc le truc supra énervant). La pauvrette porte donc un sacré fardeau ; ses colères fréquentes et assez violentes qu'elle fait depuis l'âge de 16 mois sont très certainement liées à son (notre) histoire. Bien évidemment ni son père ni moi ne voulions lui transmettre nos névroses, mais le cerveau humain et son inconscient sont tellement complexes qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut...

 

J'essaie d'être à l'écoute de ses émotions ; quand elle pleure lors de la séparation le matin à l'école, je  verbalise en lui disant "tu as envie de rester avec maman. Je comprends". Depuis qu'elle est scolarisée, il y a forcément des choses qui remontent en moi : mon école maternelle était horrible ; je subissais du harcèlement scolaire et pour couronner le tout ça se passait tellement mal à la cantine que ma mère a fini par m'en retirer. J'ai donc dit à Alice que ce n'est pas parce que maman avait été dans une école avec des maîtresses méchantes et que la cantine se passait mal, qu'elle devait prendre en charge ces émotions. Maman dans son école c'est une chose, Alice dans son école c'en est une autre. En aucun cas elle n'est responsable. Bon j'imagine bien que cela ne résoud pas tout, mais si ça peut l'aider à se sentir bien dans ses baskets... Il faudra bien un jour que je lui parle de mon père, de ma mère et tout ça, mais je sens que je vais encore pleurer comme une madeleine et je ne veux pas la rendre triste :-(  J'aimerais également que mon compagnon lise le livre d'Isabelle Filliozat et parle à Alice de sa fille aînée, mais bon il n'est pas trop dans le délire des émotions et tout ça. Dommage...

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Premiers pas à l'école

Nous avons choisi de scolariser Alice en école privée. Je ne pense pas regretter ce choix, car l'école privée de notre village a l'air très "famille" ; les grands aident les petits ; il y a des cours de motricité et de confiance en soi ; et les institutrices ont l'air très attentives au bien-être de chaque enfant. J'aurais aimé la mettre un peu en fin d'année, et/ou qu'elle n'y aille que le matin en petite section, mais sa nounou refuse de la prendre un périscolaire donc on est obligé de la mettre de 8h30 jusqu'à 19 heures dès le début avec la garderie (pas le choix avec nos horaires), ça va être dur pour elle mais vu qu'on est tributaire des assistantes maternelles...

Petit aparté : la nounou d'Alice est quelqu'un de très flexible ; elle accepte de la prendre certains jours où normalement elle ne la garde pas, et ça c'est vraiment cool. Par contre elle fait du périscolaire à la tête du client : concrètement elle refuse de le faire pour Alice l'an prochain alors qu'elle le fait cette année pour deux enfants... Elle impose ses ponts et ses vacances sans même me demander (ne serait-ce que par gentillesse) si j'ai trouvé un mode de garde pour ces jours-là. Bref ça m'énerve. Elles ont de la chance que les Français continuent de se reproduire allègrement et que leur profession ne connaisse jamais la crise... BREF.

Ma princesse a pleuré quand on est arrivé dans la classe, mais c'était prévisible. Du coup je suis partie très vite. J'ai croisé une ancienne collègue de boulot qui amenait aussi son fils pour l'adaptation. Finalement tout s'est très bien passé ; l'institutrice m'a dit qu'elle n'avait pas l'air gênée par sa surdité. Elle ne s'inquiète pas pour la suite. Je dois revoir la directrice pour le dossier d'inscription et tout sera réglé.

Enfin... Il reste encore la rentrée à faire, et ce n'est pas rien. Le premier jour chez la nounou Alice m'a vomi dessus et il a fallu 3 mois avant qu'elle arrête de pleurer au moment de la séparation, donc espérons que ce sera moins long avec l'école.

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La propreté, ça vient... ^^

J'avais lu partout que "la propreté n'est pas un apprentissage mais une acquisition" ; (d'ailleurs on ne parle pas de "propreté" mais de "continence", car le pipi et le caca ce n'est pas sale ; je suis une  vilaine maman dénuée de bienveillance dont l'enfant sera névrosé plus tard car j'ai dit merde à l'éucation positive :p).

Bref j'ai fait le choix d'acheter un pot à Alice quand elle avait 2 ans, de lui expliquer à quoi il servait et d'attendre qu'elle m'en parle d'elle-même. Après un seul pipi sur le pot, elle a refusé d'y retourner et je n'ai pas insisté pour ne pas la traumatiser. J'étais limite horrifiée quand une copine m'a dit qu'elle mettait systématiquement son fils sur le pot après tous les repas.

Oui mais la copine en question m'a annoncé quelques semaines plus tard que son fils était propre et qu'il allait rentrer à l'école en février... Donc finalement je suis revenue des discours "attendre qu'il en parle". Je mettais Alice sur les WC ou sur le pot mais elle ne faisait rien, et d'autres fois elle refusait carrément d'y aller. Et il faut ajouter à tout ça que j'avais peur de la braquer en la forçant, donc c'était un cercle vicieux. En soi ça ne me dérangeait pas qu'elle mette des couches jusqu'à 4 ans (ça ne me dérange toujours pas d'ailleurs), mais je sais très bien que les écoles refusent les enfants non propres (oui je sais légalement ils n'ont pas le droit blablabla ; les mamans qui disent ça n'ont jamais été confrontées au problème donc c'est un peu facile de tenir des grands discours sur la loi). Or à la rentrée on n'a plus de nounou donc on est obligé de la mettre à l'école.

 

Bref j'étais limite en panique en voyant le temps passer et ma fille toujours pas décidée. La pression de la société c'est vraiment pourri.

 

Ca a été très très laborieux au début : elle restait une heure sur le pot et je devais rester à côté d'elle (et sachez que le bruit de cascade sur Youtube ça ne marche pas ^^) ; une fois on a dû s'énerver car elle refusait d'y aller alors qu'elle trépignait et se tenait tellement elle avait envie. J'ai dû la mettre en culotte la journée (et la nounou pareil) et mettre en place le système de gommettes pour qu'elle soit enfin propre.

 

Il y a encore quelques accidents la journée (deux aujourd'hui d'ailleurs ^^), mais elle sera prête pour l'école dans 3 mois. Ouf. Et la nuit je lui laisse encore une couche ; quelquefois elle est sèche le matin mais ça reste rare. Après la nuit on s'en fout même si elle en a besoin jusqu'à 4 ou 5 ans ce n'est pas grave.

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Babar et les produits magiques

Alice adore les livres : les Monsieur Madame, Tchoupi, Petit Ours Brun... elle a ses périodes ; en ce moment c'est le magazine Abricot avec l'histoire de Petit Panda chez le dentiste.

A Noël 2017, l'une de mes cousines (qui a de grands enfants), m'a donné une valise pleine de livres qui appartenaient à ses enfants lorsqu'ils étaient plus petits. Parmi ces livres se trouvait "Babar et le géant".

Je regardais Babar quand j'étais petite ; j'aimais beaucoup le dessin animé (je n'ai vu qu'une fois le tout début avec la mort de la mère de Babar et ça m'a marquée). Je me souviens de la bande à Jean-Claude, un "méchant" (il faut toujours un méchant dans l'histoire !^^) J'adorais aussi les livres avec les dessins à la place des mots ; cela me fascinait et je rêvais d'en posséder un. Mais ce sont de très lointains souvenirs :)

Du coup c'est en lisant ce fameux "Babar et le Géant" à ma fille que j'ai redécouvert cet univers, et j'ai remarqué un double sens dans certaines tournures de phrase (à moins que j'aie l'esprit mal tourné ??) Dès la première lecture, j'ai tilté sur une phrase du début du livre : Babar et sa famille sont en montgolfière, ils manquent de s'écraser, mais : "Des champignons géants amortissent leur chute".

Ensuite, la famille, (indemne grâce aux champignons géants, donc), se retrouve sur une île où tout est gigantesque : les fleurs, les papayes, les arbres, et là : "De joie, tout le monde se met à danser".

Moi je dis que Laurent de Brunhoff a pris des trucs avant d'écrire ce livre :D

Blague à part, j'essaierai de retrouver des épisodes de la série animée quand ma fille sera un peu plus grande car j'en ai vraiment gardé un bon souvenir. 

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Le passage au grand lit... fait !

Comme je l'ai expliqué dans plusieurs posts, les couchers sont parfois conflictuels avec Alice. Il y a des périodes où ça se passe bien, et des périodes où ça se passe... moins bien. Nous avons eu des épisodes de hurlements, pleurs, un vomi, deux sorties de lit en pleurant... Et beaucoup de stress.

Même quand ça se passe bien, elle met un temps fou à s'endormir : elle chante, rit dans son lit ; parfois jusqu'à minuit. En soi ça ne me dérange pas, mais du coup le lendemain matin elle est fatiguée...

Elle a bientôt 3 ans donc je me suis dit qu'il était grand temps de passer à un lit de grande, sans barreaux. Vu sa tonicité et sa facilité à être énervée, je cauchemardais en me disant qu'elle allait être sur-excitée, se lever 20 fois et que ça allait terminer en colère...

Pas de lever intempestif ni de colère pour l'instant :) Elle joue et chante comme dans le lit à barreaux, puis elle finit par s'endormir. La première nuit elle s'est balancée et s'est cognée contre la tête de lit ; je l'ai retrouvée le matin hors de sa couette et couchée sur le ventre comme un crapeau, mais je pense que c'est le temps de s'habituer.

Wait and see ; on va gérer les nuits au jour le jour :) Mais pour l'instant je suis plutôt soulagée.

 

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Le réveil Twistiti, apprendre à l'enfant à gérer son temps

Comme je l'évoquais précédemment, la phase du Terrible Two a été très difficile pour nous (et ce n'est pas fini...) : colères +++, des "non !" à tout, des couchers conflictuels... Il faut négocier, ruser, sans arrêt ; une vraie gymnastique du cerveau.

Pour faciliter le coucher, nous avons investi dans le réveil Twistiti (anciennement "Madame Irma"), dont j'avais entendu parler sur un blog de maman. Il existe également en version montre ou pendule, et comporte des animaux à la place des chiffres. Ainsi, même quand l'enfant ne sait pas encore lire l'heure, on peut lui dire : "Quand la grande aiguille sera sur le lapin, on va mettre le pyjama", ou "Quand il sera "Chat-lapin", tu sors du bain". 

Bien sûr cela n'empêche pas l'enfant de n'en faire qu'à sa tête quand elle en a envie, mais c'est vraiment sympa comme outil ; ça aide à négocier :)

Prochaine étape pour Alice (et pas des moindres) : passer du lit à barreaux au lit "normal" avec barrière ; il sera livré jeudi et installé dans sa chambre ce week-end. Vu son excitation le soir, cette étape risque d'être très compliquée (je m'attends aux hurlements et aux levers intempestifs), mais bon il faut bien y passer. Je ne manquerai pas de vous raconter tout ça ici.

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Mon premier shooting photo avec ma princesse (et les embrouilles qui vont avec ^^)

Je précise que ce shooting photo a été fait gratuitement, suite à un concours "mère-fille" organisé sur Facebook. La photographe (que nous appellerons Laetitia) possède en effet une page Facebook ; elle exerce la photographie en tant qu'amateur.

Après avoir été tirée au sort parmi les gagnants, j'avais regardé les photos de son shooting photo précédent pour me faire une idée de son travail, et franchement j'avais été déçue : la mère et la fille étaient tout le temps dans la même position et elles tiraient la tronche. J'avais l'impression qu'elles n'étaient pas du tout guidées par la photographe et que ça les faisait chier d'être là. Du coup je me suis torturée à réfléchir comment j'allais pouvoir poser avec ma fille, quels accessoires je pouvais emmener etc. Je me suis dit qu'au pire, si les photos ne me plaisaient pas cela n'allait rien me coûter donc il n'y avait que du bon à prendre.

Il se trouve que dans le village où j'habite se trouve un très joli site ; un endroit vraiment chouette pour lequel j'ai eu un coup de coeur il y a 2 ans et où nous allons nous promener en famille dès qu'il y a du soleil. J'ai donc logiquement choisi cet endroit pour faire le shooting photo. Comme ça, pas de frais d'essence à prévoir.

A ma grande surprise, Laetitia est arrivée avec son copain et son fils... Elle nous a à peine dit bonjour ; mon impression de départ s'est confirmée et j'ai donc pris les choses en main : je lui ai dit à quel endroit je souhaitais faire les photos et j'ai posé avec ma fille sans qu'elle ne me donne aucune suggestion ni directive. J'étais vraiment déçue qu'elle ne communique pas avec ma fille :( C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que Alice ne regarde quasiment jamais l'objectif (ce qui n'a pas empêché Laetitia de saisir tout de même de jolis clichés, vraiment, mais vu la beauté de ma fille ce n'était pas difficile ^^).

A la fin, Laetitia m'a parlé du fameux shooting précédent, celui que j'évoquais au début du post. Elle les a littéralement dézinguées en m'expliquant : "Elles nous ont emmenés sur une crique, la lumière était sombre ; elles n'avaient aucune complicité ; elles ne prenaient aucune initiative. Bref c'était vraiment un shooting pourri et on avait juste envie de se casser".

Concernant notre shooting à nous, elle avait l'air contente. Le soir-même elle m'a envoyé toutes les photos par mail, me proposant d'en tirer trois en version papier.

 

Et puis, 3 semaines plus tard, j'ai reçu un message sur Messenger de Sarah, la personne du shooting précédent, qui me demandait si Laetitia m'avait aussi démolie après le shooting puis bloquée sur sa page après avoir gardé les photos. Elle me joignait à l'appui un échange de messages entre elle et Laetitia, à base de : "Je suis plus jolie que toi et t'as l'air enceinte sur les photos" ; "Tu ne demandes pas aux gens de prendre une position", et autres "J'ai bien perdu mon temps avec ton shooting de merde", "Connasse"... Bref, très sympathique...

 

J'ai répondu que non, Laetitia ne m'avait pas bloquée, que je n'avais pas encore reçu les photos papier mais qu'au pire, même si je ne les recevais jamais, cela ne m'avait rien coûté. Puis j'ai terminé en disant que leur discorde ne me regardait pas.

Mais Sarah a continué en m'expliquant ce qu'il s'était passé pendant le shooting, que l'appareil photo ne marchait pas, que son mec était là, blablablabla...... J'ai abrégé en lui disant que tout cela n'était pas très grave, qu'elle avait passé un bon moment à poser avec sa fille et que c'était ça le principal (putain, c'est là que je me rends compte que j'ai vieilli ^^').

Sauf qu'elle a continué à me raconter sa vie et ses malheurs ; qu'à la base c'était parti d'une discorde à propos d'une vidéo sur un poney (en me mettant là encore la capture d'écran et les commentaires en-dessous du message) ; j'ai arrêté de lui répondre parce que très franchement ça commençait à me soûler et j'avais l'impression d'être au milieu d'une dispute de gamines de CE1. J'ai fini par la bloquer. Je suis gentille mais j'ai autre chose à foutre.

 

Pendant ce temps, sur sa page, Laetitia a posté trois statuts en disant que Sarah (sans citer son nom) essayait de la dézinguer en allant ruiner sa réputation auprès de ses clients... Qu'elle envoyait des messages privés à tout le monde et qu'elle songeait sérieusement à tout abandonner.

Je lui ai écrit de ne pas se prendre la tête à cause d'une personne bête (je me suis retenue de mettre "cassos"), de la bloquer et basta.

Deux heures plus tard, je suis retournée sur la page : tous les statuts avaient été effacés ; Sarah et Laetitia se remettaient des 5 étoiles et des "j'aime"... Oubliées les insultes et tout ce que Laetitia m'avait vomi sur sa copine à la fin de notre shooting ; pour un peu elles ont pris l'apéro ensemble le lendemain soir. Bref pathétique ; franchement je n'ai jamais vu ça. Et elles sont mères de famille o_O

 

En conclusion je suis au final plutôt satisfaite du travail de Laetitia ; même si elle est venue au shooting avec son mec et son fils (ce n'est pas qu'ils m'ont dérangée, mais franchement que faisaient-ils là ???) et qu'elle ne guide pas ses modèles sur la façon de poser. Sans doute qu'elle fera mieux quand elle aura un peu plus d'expérience. Ne pas oublier que tout cela est du travail amateur ; et qu'encore une fois ça m'a coûté zéro euro. J'ai quelques jolies photos de ma fille que je pourrai sortir en version papier quand j'en aurai envie.

 

Pour le reste, je ne veux plus entendre parler de Sarah ou de n'importe qui d'autre :p Cette discorde pathétique à laquelle elle a essayé de me mêler relève de la plus pure puérilité, et m'a prouvé une fois de plus qu'il faut toujours fermer sa gueule ; certaines personnes sont des planches pourries qui se tapent dessus puis se réconcilient sur ton dos la minute d'après... Comme à l'école primaire.

 

Je vais ressortir ma corde à sauter :D

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