Concernant la grossesse, je ne peux pas dire que ça s'est mal passé : je n'ai pas été alitée, pas de diabète gestationnel, pas d'accouchement prématuré et j'ai pu travailler jusqu'au bout. Par contre j'ai pris 25 kg (et principalement dans les fesses et les cuisses tant qu'à faire :p), j'ai vomi du premier au dernier jour (ça c'était horrible), j'ai eu des hémorroïdes (mais comparé aux hémorroïdes après accouchement c'était bien gentillet)... Je haïssais les femmes enceintes qui avaient juste le ballon et zéro rondeurs, et surtout j'étais dégoûtée de continuer à vomir... Mais bon, comparé à d'autres je n'ai vraiment pas à me plaindre.

Concernant l'accouchement, il s'est plutôt bien passé aussi, malgré les douleurs horribles car j'ai fait tout le travail sans péridurale :(

-19h45 : je perds les eaux. Je pense d'abord au bouchon muqueux, mais vu la quantité il faut bien se rendre à l'évidence... Ca n'arrête pas de couler. Mon chéri est grippé ; j'essaie d'appeler 20 fois les urgences de la maternité pour savoir si je dois y aller (on habite à 15 km), mais comme on m'a donné un faux numéro, ça ne répond jamais. Je prends donc le volant direction la clinique, passablement énervée.

-21 heures : on me fait un monitoring. Il y a une contraction toutes les 20 minutes et je n'ai pas mal. Je ne sens rien, en fait. Comme je suis positive pour les streptocoques B, ils me gardent pour la nuit et décident de me déclencher le lendemain. J'ai du mal à réaliser que je ressortirai d'ici avec bébé !

-La nuit : je ne dors quasiment pas. Le peu que je dors, je rêve de randonnée en montagne, tout un symbole... Cela commence à faire mal, mais je me dis que ce sera pire quand ce sera le vrai travail, donc je ne me plains pas. En fait c'était le vrai travail qui avait commencé :-s

-6h30 : on me fait enfin le monitoring prévu une heure plus tôt. Après une nuit quasi blanche j'ai vraiment mal. Mais je me dis que ce sera pire après donc je ne me plains pas (bis).

-8 heures : on ne m'a rien dit concernant le monitoring ; j'en déduis que je ne suis pas en train d'accoucher. Pourtant, la douleur est insoutenable dans le ventre. Comme je suis persuadée que la douleur des contractions est dans les reins, je me dis que ce sera pire après donc je ne me plains pas (ter). Mon chéri m'appelle, il comprend à ma voix que ça ne va pas. Je me retrouve dans la salle de bain à quatre pattes, à vomir de la bile. La sage femme, pas du tout affolée, me dit de manger quelque chose et de prendre une douche avant de descendre en salle de travail, sauf que je suis incapable de faire quoi que ce soit. Je ne suis que douleur, ça ne s'arrête jamais.

-8h30 : j'ai réussi à avaler un verre de jus d'orange et une miette de pain, mais ce sera tout. Je ne toucherai à rien d'autre. Je sonne la sage femme pour lui dire que je ne peux ni manger, ni me laver. J'ai mal tout le temps, sans répit. Je le lui dis également, mais elle n'a pas l'air de tilter. Elle me dit que j'aurais dû l'appeler avec le téléphone, car la sonnette sert aux URGENCES, et elle me fait descendre en salle de travail... à pied... gros LOL quand on connaît la suite des événements.

-Me voilà enfin en salle de travail, tordue de douleur. Mon chéri arrive, je pleure ma mère. La sage femme m'examine, et prononce la phrase que je n'oublierai jamais : « Vous êtes entièrement dilatée ».

BORDEL j'ai fait tout le travail sans péridurale. Elle va m'annoncer que je dois accoucher sans anesthésie... Je pleure de plus belle, mais je me sens capable d'encaisser la nouvelle. Finalement bébé n'est pas encore engagé dans le bassin, donc on essaye de poser la péridurale. Elle fonctionne. Soulagement. Inutile de dire que le reste de l'accouchement est une promenade de santé.

-12h54 : naissance de ma princesse Alice par voie basse. Elle mesurait 52 cm et pesait 4,120 kg.

Concernant le séjour à la maternité : bien que ça m'ait coûté un bras en raison de mutuelle non conventionnée blablabla, j'ai choisi une chambre individuelle. Je ne voulais pas prendre le risque d'une voisine de chambre avec 15 visites quotidiennes et/ou un bébé qui pleure tout le temps et réveille ma fille.

Le service maternité était très bien ; par contre je me suis rendue compte à quel point j'avais été naïve de penser que j'allais me reposer... Grosse blague. Mesdames qui n'avez pas encore accouché, que les choses soient claires : en maternité, on ne dort pas. Point.

On ne dort pas, parce que :

*Bébé ne dort pas bien. Il passe de votre utérus où il était serré, au chaud, avec un volume sonore comparable à celui d'une boîte de nuit ; à un grand berceau dans une chambre (presque) silencieuse. Il a des glaires dans l'estomac, et souvent des coliques également. Bébé ne reconnaît pas le bruit, les odeurs autour de lui. Il se fait manipuler par quinze personnes qu'il ne connaît pas. Bref bébé a besoin d'être collé à sa maman, il dort certes mais il n'a pas des cycles de 8 heures de sommeil.

*Bébé fait du bruit. Il ne contrôle pas ses mouvements, donc il donne des coups de poing dans les parois du berceau. Il a des phases bizarres de sommeil agité / veille. Perso, avec le recul je pense que ça a dû m'arriver de réveiller ma fille alors qu'en réalité elle était en sommeil agité. Quand c'est le premier enfant on n'y connaît rien :(

*Quand bébé dort et que maman a envie de dormir aussi, on est sans arrêt dérangé : petit-déjeuner, femme de ménage, auxiliaire de puériculture, sage femme... C'est vraiment pénible, même si on ne peut pas leur reprocher de faire leur travail. Il faudrait un panneau « Ne pas déranger » comme dans les hôtels ! ^^

*On a chaud (ils disent que la température idéale pour bébé est de 19°C dans une pièce, sauf que leurs chambres sont à 25, cherchez l'erreur...), il y a du bruit dans le couloir (chariot, bébé d'en face qui hurle), on saigne (bah oui un accouchement c'est pas glam), on a le vagin qui picote à cause de l'épisiotomie... bref on n'est pas au top de sa forme physique. Personnellement j'ai également eu l'option « tempête de vent » la deuxième nuit.

*Si vous allaitez bébé, les équipes seront beaucoup plus réticentes à le prendre un peu pour que vous puissiez dormir... Ils n'ont pris ma fille qu'une seule fois, la dernière nuit pendant 2 heures. Après, je n'ai pas forcément assez demandé, mais j'ai bien compris que ça les embêtait en cas d'allaitement maternel...

A l'équipe médicale qui me disait : « Reposez-vous », j'avais envie de répondre : « Et je me repose quand, connasse ? Ma fille ne DORT PAS bordel, ça se voit non ?» La fatigue rend très irritable, comme quoi il me restait un soupçon de self control. ^^

Bref, je suis sortie de la clinique au bout de 6 jours, complètement épuisée. J'étais tellement fatiguée que j'avais la tête qui tournait. Je me sentais moche, grosse, et j'avais envie de pleurer. J'avais des insomnies énormes pendant toute ma grossesse et ce n'était pas maintenant que j'allais mieux dormir... En résumé, si vous avez un bébé calme à la maternité, sachez que vous êtes TRES, TRES chanceuse. Je pense qu'on peut plus facilement se reposer quand c'est le deuxième ou le troisième enfant.