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Allaiter ou pas, telle est la question

Quand la question s'est posée d'allaiter, je me suis dit que j'allais essayer. En fait, ça a été plus difficile que je pensais... Pourtant, mon médecin m'avait dit que j'avais des supers tétons pour allaiter.

Je pensais qu'il suffisait de mettre bébé au sein et hop, c'était parti... C'était d'ailleurs un peu ce que m'avait dit ma mère (comme quoi, en 32 ans on oublie, ou alors elle a eu beaucoup de chance).

En réalité, il faut mettre bébé dans une certaine position, s'acharner à presser les mamelons pour faire sortir le colostrum (or j'ai horreur de me toucher les seins, et encore plus d'appuyer dessus :s), regarder et écouter si bébé déglutit (très difficile quand on est une maman débutante)... et même une fois la montée de lait passée, ce n'est toujours pas simple. Ajoutez à tout cela que l'équipe médicale est réticente pour prendre le relais avec bébé la nuit quand vous allaitez... Je comprends qu'il y ait des mamans qui laissent tomber dès la maternité (cela a d'ailleurs été le cas des deux autres mamans avec qui je faisais les cours de préparation à l'accouchement).

Une fois à la maison, il faut savoir que bébé sera pendu à votre sein quasi en permanence durant les premières semaines... La nuit, quand il se réveillera, votre homme ne pourra logiquement pas vous relayer si vous allaitez. Bref, il faut faire preuve d'un sacré sens de l'abnégation.

Je me sentais prisonnière. J'aimais avoir ma fille contre moi mais je trouvais l'allaitement très contraignant. De plus ma fille perdait du poids (ça leur aurait arraché la gueule à la maternité de me dire que les bébés avec un gros poids de naissance avaient plus de mal à en prendre ensuite; il a fallu attendre presque 3 semaines que l'infirmière de la PMI me le dise pour que je sois rassurée...)

Bref j'ai fait des compléments au biberon, que j'ai gardés même quand la courbe de poids de ma fille est repartie à la hausse. Ensuite j'ai augmenté progressivement le nombre de biberons, pour ne garder qu'une seule tétée le matin jusqu'aux 3 mois de ma fille. Et ça m'allait très bien.

Pour les mamans qui allaitent et dont le bébé perd du poids, sachez que la courbe de poids figurant dans le carnet de santé est valable pour les bébés nourris au biberon... N'hésitez pas à demander à la maternité ou à la PMI la courbe des bébés allaités ; elle est un peu différente. Et si vous êtes vraiment motivée pour continuer l'allaitement, demandez conseil à la Leche League (il y a des conseillères partout en France). Je ne l'ai pas fait, mais je n'étais pas assez motivée pour ça.

En résumé, l'allaitement est loin d'être une évidence, même si bien sûr, le lait maternel reste le meilleur aliment pour bébé. Il faut vraiment être très, très, très (très) motivée pour allaiter à 100 %. Sur un plan personnel, je n'ai pas ressenti l'extase que semblent ressentir les mamans allaitantes (une communion avec bébé) ; je trouve que le lien est plus fort avec ma fille quand je lui donne son bain, par exemple (elle adore le bain). Je ne regrette pas d'avoir essayé, même si on peut dire que c'est un semi-échec en raison du manque d'informations en amont. Je n'ai pas prévu d'avoir de deuxième enfant, mais si je changeais d'avis et que j'avais un autre bébé, j'en suis sûre à présent : ce sera biberon dès le début. Après, mes propos n'engagent que moi, et loin de moi l'idée de dégoûter les futures mamans de l'allaitement. Il faut juste savoir que c'est plus difficile que l'on croit.

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