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Premiers contacts avec une association pour enfants HPI et bilan mitigé

Alice ayant été diagnostiquée HPI en novembre dernier, je me retrouve un peu en mode "bon, je fais quoi avec ça maintenant ?" Je pourrais laisser les choses en l'état, mais il s'avère que plus Alice grandit, plus ses relations avec ses pairs s'avèrent compliquées : ils ne la suivent pas. "Les autres ne m'écoutent pas" se plaint-elle avec tristesse. Elle a un mode de pensée, un humour et des propos en décalage avec les autres. Et je comprends très bien ce qu'elle veut dire pour l'avoir vécu moi-même à l'école... On se sent rejeté, on se dit qu'on est nul et qu'on mérite d'être mis de côté. On complexe par rapport aux autres enfants qui se font accepter sans faire d'effort, cela leur semble tellement facile. Il y a aussi la possibilité d'un trouble du spectre de l'autisme chez Alice comme pour moi, mais pour le moment, la faire diagnostiquer sur ce point ne me semble pas urgent.

J'ai expliqué à Alice : tu es HPI, cela signifie que tu es plus intelligente que la plupart des enfants de ton âge. Cela ne veut pas dire que tu es mieux ou moins bien que les autres, mais simplement que tu es différente. C'est pour ça que tu te sens en décalage. Je sais que ce n'est pas facile. Mais tu as autant de valeur que les autres.

Le hasard a voulu que dans la brève mensuelle de ma commune, je sois tombée sur un encart indiquant qu'une association aidant les parents d'enfants HPI organisait une réunion d'échanges. J'y suis allée avec Alice (car mon autisme fait que me rendre seule quelque part avec des gens inconnus est très compliqué). Mauvaise surprise : il n'y avait que des adultes présents (la présidente m'a expliqué après que ce genre de réunion sert aux parents à déposer ce qu'ils ont à dire, sans la présence des enfants. On ne m'a rien dit mais bon j'ai senti que j'avais fait une boulette en emmenant Alice :-S En même temps il fallait le dire, je ne pouvais pas le deviner). 

La présidente de l'association a parlé d'une chasse aux oeufs organisée quelques jours après, ainsi qu'un atelier d'expression artistique durant les vacances de Pâques avec d'autres enfants HPI. Alice et moi étions très intéressées (c'était une super occasion pour elle d'apprendre à être plus à l'aise avec elle-même et avec les autres), malheureusement mes horaires ne me permettaient pas de venir la chercher à l'heure donc impossible de l'inscrire à l'atelier. Par contre, je l'ai inscrite à la chasse aux oeufs.

Ce fut plutôt décevant... Il n'y avait quasiment personne ("on avait oublié que les gens étaient souvent absents le week-end de Pâques"... Bah dans ce cas n'organisez pas d'événement si vous n'êtes pas là...) La personne de l'association présente était très gentille je n'ai rien à dire là-dessus, mais il n'y avait que 4 enfants en plus d'Alice, qui étaient plus grands qu'elle et se connaissaient déjà... Du coup la pauvre Alice n'a pas du tout été accueillie ni intégrée, ils sont restés entre eux et elle est restée avec nous. Au final elle a pu trouver 4 oeufs avec l'aide des adultes dans les rares secteurs où les grands n'avaient pas déjà tout ratissé, puis on a joué à quelques jeux de société dans la salle qu'ils avaient louée (il pleuvait des cordes). Bref j'ai été très déçue de cette expérience et j'ai peur qu'Alice soit refroidie à l'idée de se rendre à un autre événement de cette association (je lui avais vendu le truc en mode "tu vas voir il y aura d'autres enfants comme toi, tu ne te sentiras pas décalée comme avec les enfants de ton école", et finalement elle m'a dit : "c'est encore pire qu'à l'école"... qu'est ce que je peux répondre à ça moi...).

Je vais tenter de me rapprocher d'une autre association de zèbres, par contre si cette fois ce n'est pas concluant je pense que je vais chercher d'autres pistes pour aider Alice. Celle-ci n'était peut-être pas la bonne...

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Bilan psychométrique

Alice a donc fait un bilan psychométrique à l'automne dernier, à la demande de l'école et suite à son passage anticipé en CE2. Comme elle a du mal à rester longtemps concentrée je n'étais pas vraiment sûre que les résultats seraient probants, mais bon comme je suis une bonne élève j'ai fait ce qu'on me demandait :-)

Le bilan s'est déroulé avec une neuropsychologue sur trois séances : la première consistait à discuter ensemble pour expliquer le pourquoi du bilan, la petite enfance d'Alice, son développement moteur / développement de la parole etc ; la deuxième séance comportait les tests en eux-mêmes (WISC V si je ne me trompe pas), et la troisième séance était celle de remise des résultats. Le tout nous a coûté la modique somme de 320 euros (dans le privé pas le choix, de toute façon être pris en charge dans le public c'est mort, donc bon).

Alice a parfaitement réussi tous ses exercices, juste quand elle ne savait pas elle refusait de réfléchir pour trouver la solution et voulait passer à autre chose. La neuropsychologue a noté une difficulté à identifier les émotions sur des visages (Alice avait besoin de reproduire elle-même l'expression sur son propre visage avant de répondre), ce qui va dans le sens d'un trouble du spectre de l'autisme (pas très étonnant, j'en ai un moi-même et quoi qu'on dise, il y a un terrain génétique). Il y a également un exercice où Alice n'a pas réussi à bien répondre, mais il fait tellement tache dans tout le reste que la psy pense que c'est lié à un problème "physique" et non intellectuel (en l'occurrence une difficulté à suivre une ligne de signes avec ses yeux, elle a suggéré un bilan orthoptique).

Les résultats sont classés en 5 catégories : similitudes / vocabulaire ; Cubes / puzzles visuels ; matrices / balances ; mémoire des chiffres / mémoire des images ; et enfin  code / symboles. La moyenne des résultats d'Alice dans chaque catégorie, donne un quotient intellectuel total situé entre 127 et 139 (et encore, la psy m'a dit que l'exercice raté avait fait plonger le score, donc on serait plus près de 139 que de 127). Et les mots "haut potentiel intellectuel" ont été posés.

Alors autant plein de parents rêvent que leur enfant soit HPI (mais pourquoi d'ailleurs ?? ^^), autant moi je n'ai pas pris ça comme une bonne nouvelle. Les HPI s'expriment différemment, sont beaucoup plus susceptibles d'être harcelés parce qu'ils sont différents, ils ont des émotions exacerbées, ils sont mauvais en sport... Bref j'ai peur pour Alice et notamment pour le collège. Ayant subi du harcèlement à l'école et au travail (et encore, à l'époque où j'étais scolarisée il n'y avait pas les réseaux sociaux donc le cauchemar s'arrêtait au moins à la maison), je donnerais tout pour qu'elle ne connaisse pas ça, même avec un QI dans la norme. On essaye de la protéger au maximum mais on ne peut pas la mettre sous cloche non plus...

Bref non, avoir un enfant HPI n'est pas gage de sérénité... Elle entre au collège dans deux ans et autant vous dire que pour nous ce sera un interminable tunnel stressant de quatre très longues années. Et ce n'est pas leur dispositif pHARe qui change quelque chose, la preuve dans l'actualité récente...

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So long...

Ca fait très longtemps que je n'ai pas écrit ici. Alice est maintenant âgée de 7 ans et demi et elle vient de passer en CE2. Un passage anticipé demandé par la directrice de l'école ainsi que son institutrice de l'an passé. Nous avons énormément hésité : Alice est ultra sensible, manque de confiance en elle et a beaucoup de mal avec les changements. L'envoyer dans une classe de plus grands (certains ont 9 ans :-S), éloignée des amis qu'elle connaît depuis la première année de maternelle, clairement on n'était pas pour. Mais l'équipe pédagogique a insisté : son travail scolaire était excellent et elle se serait ennuyée en CE1. On a donc fini par céder.

La directrice m'a également suggéré de l'emmener chez une neuropsychologue. J'ai pu avoir un rendez-vous facilement (dans le privé quand on sort le chéquier c'est toujours plus facile ^^). Alice va donc passer un bilan psychométrique. J'essaierai de revenir en reparler ici (et pas dans deux ans ^^).

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Sortie au parc de loisirs et comparaisons

Hier j'ai emmené Alice dans un parc de loisirs indoor. J'étais très réticente à l'idée d'y aller, car la première fois s'était très mal passée (j'y reviendrai plus loin). Ce qui m'a décidée, c'est qu'Alice s'était rendue là-bas avec la garderie au mois de juillet et qu'elle avait vraiment envie d'y retourner ; j'ai donc essayé de mettre de côté mon appréhension et de lui faire plaisir.

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A un moment, alors qu'Alice s'amusait sur un petit toboggan, une fillette plus petite (3 ans) a fait une colère. La mère de cette petite fille était seule avec elle, et comme toute mère confrontée à son enfant qui fait une colère en public, elle a géré comme elle a pu : elle l'a punie en la privant de sucette, elle l'a culpabilisée, puis elle lui a dit qu'elles rentraient à la maison, avant de revenir sur sa décision une fois la crise passée. Elles étaient juste à côté de moi donc j'ai tout entendu (je prenais soin de ne pas les regarder pour ne pas gêner la maman, car je sais très bien ce que l'on ressent quand son enfant fait une crise de calgon dans un lieu public). Dans ma tête je lui disais : "mais non, ne lui dis pas ça, la pauvre..." ; non comme un jugement mais parce que ses propos me renvoyaient en pleine face des erreurs que j'avais faites moi-même avec Alice (et que je fais toujours d'ailleurs...).

La première fois dans un parc de loisirs, Alice avait 3 ans et demi. Elle avait consenti à aller dans la piscine à balles, mais il fallait toujours rester près d'elle. Elle avait refusé d'aller dans les structures gonflables. Elle avait refusé d'aller dans la zone de jeux à proprement parler. Elle avait refusé de s'approcher d'un autre enfant. Elle avait refusé de glisser sur un minuscule toboggan mou. Je ne me voyais pas aller là-dedans avec elle, d'une parce que j'avais peur du ridicule, et de deux parce qu'AUCUN autre parent n'y allait. Je voyais tous les enfants courir ensemble, grimper, faire les fous ; je voyais leurs parents boire leur café ou checker Facebook pendant ce temps-là ; et en comparaison je voyais ma fille rester collée à moi et chouiner... Cela m'insupportait, tout comme cela m'insupportait de devoir lui tenir la main sur un toboggan "classique" ou sur une échelle de corde dans l'aire de jeux de notre commune, alors que TOUS les autres enfants plus petits qu'elle s'y lançaient sans aucune appréhension.

J'ai analysé les choses depuis, et le problème de fond, c'est surtout que j'ai été formatée pour tout comparer. En effet, notre société ne cesse de comparer les enfants entre eux (et même les adultes...). Quand j'étais en maternelle, la mère d'une copine de classe nous demandait tous les quatre matins de nous mettre dos à dos pour savoir laquelle de nous deux était la plus grande. Si j'avais été correctement armée sur le plan affectif à l'époque je lui aurais suggéré d'aller bouffer ses macchabées, mais comme mon cerveau avait été conditionné pour que je sois comparée tel un cheval dans son écurie (et qu'accessoirement je vivais dans une insécurité affective totale), je fermais ma bouche et je me mettais dos à dos avec ma copine comme un bon petit soldat. Le problème c'est que j'ai reproduit ce schéma avec Alice : je l'ai comparée aux autres. Pourquoi avait-elle peur du toboggan ? Pourquoi voulait-elle rester collée à moi ? Pourquoi n'était-elle pas dégourdie ? Pourquoi tous les autres enfants de 3 ans étaient aussi sûrs d'eux et couraient instinctivement sur le pont de singe ou dans le tunnel à 6 mètres de hauteur ?

Loin de m'épauler, le papa est resté les bras ballants sans m'aider ni l'aider elle. J'étais en colère après lui de ne pas être un homme rassurant sur lequel je pouvais me reposer. J'étais en colère après Alice de ne pas être l'enfant rêvée. J'étais en colère après moi de penser cela alors que j'aimais infiniment ma fille. Inconsciemment je me disais que j'étais une mauvaise mère et que j'avais loupé quelque chose avec Alice. Cerise sur le gâteau de caca, j'ai croisé le mari d'une copine (avec sa fille de 6 ans SUPER DEGOURDIE bien sûûûûûr), et j'ai eu honte qu'il me voie en train de peiner pour une histoire ridicule de parc de loisirs à la noix. On a fini par partir avec Alice en colère dans les bras, en se disant qu'on ne remettrait plus jamais les pieds dans ce genre d'endroit.

Bref, vous voyez un peu l'état d'esprit dans lequel je suis arrivée à la nouvelle aire de jeux hier. ^^ Mais cette fois-ci j'ai réagi plus intelligemment que la première fois : au début il s'est passé ce que je redoutais : Alice ne voulait pas y aller. "Il y a d'autres enfants", me disait-elle. J'ai pris mon livre et je lui ai répondu très calmement : "Si tu veux qu'il n'y ait aucun autre enfant, tu me demandes quelque chose d'impossible. Donc de deux choses l'une : soit tu as envie d'y aller et tu y vas, soit tu n'as pas envie d'y aller et on rentre à la maison. Ce n'est pas grave si on rentre à la maison ; au contraire ça m'arrange car j'ai de la cuisine à faire. C'est toi qui décides".

Ca a marché : Alice était hésitante au début mais elle a fini par y aller. Je voyais les efforts qu'elle faisait et cela me remplissait le coeur de joie. A un moment donné elle a crié : "Regarde maman j'ai réussi à monter !" ; cela s'entendait dans sa voix qu'elle était fière d'elle. Ce n'était qu'un mini truc de 1,30 m de hauteur, mais ce n'est pas grave, c'était une victoire à son échelle. Plus tard elle a pris confiance en elle et elle a grimpé quasiment jusqu'en haut de la structure ; elle ne s'est pas aventurée jusqu'au tuyau tout au sommet mais là encore c'était déjà énorme pour elle d'aller jusque là. Quand elle est redescendue, je lui ai dit que j'étais très fière d'elle. Du coup, contrairement à la première fois, Alice est restée 2 heures dans l'aire de jeux et on en est ressorties toutes les deux en se disant qu'on avait passé un très bon moment. Et tout ça parce que j'ai lâché prise et que je ne l'ai pas comparée aux autres...

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Cela m'a fait réfléchir d'une manière plus large : non seulement Alice est comme elle est, mais en plus elle est fille unique. En la comparant aux autres enfants je comparaissais ce qui n'était pas comparable : en effet 90 % des autres parents ont plusieurs enfants ; facile pour une fratrie d'être plus dégourdie puisque les aînés entraînent les plus petits. Est ce que le cadet serait aussi aventureux si son grand frère n'était pas là ? Je n'en suis pas sûre. Idem pour faire du vélo sans petites roulettes ou nager dans une piscine. Idem pour s'occuper à la maison : les mères de plusieurs enfants sont beaucoup moins sollicitées puisque leurs enfants jouent ensemble dans leur chambre. Ce n'est pas une question d'être une mauvaise mère ou autre connerie que je m'étais mise dans la tête ; c'est juste que je n'ai facilité la tâche de personne en n'ayant qu'un seul enfant. D'ailleurs quand j'invite un copain d'Alice à la maison, je n'existe plus et je peux faire mes papiers peinard (expérience vécue) :-) Je parie que si j'emmène son meilleur copain avec elle à l'aire de jeux la prochaine fois, elle sera stimulée et encore plus confiante.

BREF je peux me tromper, mais je pense que la maman de la petite fille de 3 ans qui a fait une colère était dans la même situation que moi en 2019 : avec une enfant unique en plein fucking three. Pour gérer la crise elle a joué la carte de la culpabilisation : "Je suis venue ici pour te faire plaisir ; je ne vais pas payer 7 euros si tu ne veux pas t'amuser" ; c'était une erreur mais elle a fait comme elle a pu. En l'entendant je me suis revue avec Alice avant, et j'ai même revu ma mère avec moi : combien de fois ma mère m'a-t-elle culpabilisée avec ses "j'ai tout sacrifié pour toi", alors qu'un enfant ne doit RIEN à ses parents, qu'Alice ne me doit RIEN, que je ne dois RIEN à ma mère et que je ne lui ai RIEN demandé, en fait ?

Bref quand on dit qu'être parent c'est compliqué, ce n'est vraiment pas un abus de langage... ^^

 

 

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"Le jeu de cette famille"

Qui n'a jamais joué aux jeu des 7 familles durant son enfance ? Qui n'a jamais prononcé cette phrase : "dans la famille Bidule je voudrais le fils" ? On l'a tous fait :-) Personnellement je me souviens d'une amie de maternelle qui avait le fameux "Marc et Julie" (d'ailleurs on est fâchées depuis trente ans à cause de Marc et Julie car j'étais une TRES TRES mauvaise perdante :D). Ma mère, qui a toujours préféré les trucs intellectuels, m'avait acheté une version avec des pharaons égyptiens. Il existe également des variantes avec Harry Potter, Pokémon, la Reine des Neiges ou que sais-je encore. Bref ce jeu est universel, il y en a pour tous les goûts et je parie que dans 100 ans les enfants joueront encore au jeu des 7 familles.

 

Je voulais parler d'un jeu des 7 familles un peu différent des autres : le jeu de "cette famille", créé par Korrig'Anne et Laetitia Michalik. Korrig'Anne est une illustratrice spécialisée dans les portraits de famille, et notamment les familles ayant connu un deuil périnatal (elle a d'ailleurs sorti une BD sur ce thème, intitulée "L'or du soir qui tombe"). Et bien c'est cette même illustratrice qui a dessiné les familles de ce jeu de cartes un peu particulier.

 

Le jeu de "cette famille" a deux mérites : d'une part il casse les codes de la famille traditionnelle (non, il n'y a pas que papa, maman, le garçon et la fille, et d'ailleurs le père n'est pas forcément la carte numéro 1 ;-)) ; et d'autre part il est inclusif : on y voit des couples mixtes, des familles avec deux mamans, une famille sans enfant ; un bébé ange, une personne en fauteuil roulant... tout ceci en prônant l'allaitement, le cododo et le portage des bébés.

 

Les enfants peuvent jouer dès le plus jeune âge car il n'y a pas besoin de savoir lire ; juste demander "dans la famille bleue je voudrais le numéro 4". Super simple. Je recommande vraiment à 100 % ce jeu car il n'y a pas d'âge pour apprendre la bienveillance et l'acceptation des différences :-)

 

 

 

(ne faites pas gaffe au bazar en-dessous ^^)

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La fête d'anniversaire pour les 5 ans d'Alice

L'année dernière, je n'ai pas eu à organiser de fête d'anniversaire pour Alice : en effet, ses 4 ans sont tombés en plein confinement strict ; nous avons donc fêté l'événement tous les trois à la maison. Pour être honnête, cela m'a un peu arrangée : en effet, je suis atteinte d'un syndrome d'Asperger et à ce titre, recevoir chez moi est quelque chose de très compliqué à faire. J'admire sincèrement les mamans qui prennent part à des événements avec d'autres parents (kermesses, arbres de Noël...) Moi mon syndrome complique tout, et rend difficiles voire impossibles certaines choses qui normalement ne posent aucun problème. L'organisation d'un anniversaire était donc un sacré défi pour moi... Une véritable montagne à gravir.

En plus de mon autisme, j'ai grandi en tant que fille unique avec une mère qui n'invitait jamais de copines à la maison, ce qui n'aide pas non plus à devenir sociable et à l'aise pour recevoir. Et, troisième paramètre à prendre en compte, en septembre dernier Alice a été invitée à l'anniversaire d'un copain de sa classe. Il me semblait donc normal (obligatoire ^^) de renvoyer l'ascenseur et d'inviter ce copain à notre tour.

Au départ j'avais pensé organiser la fête dans un centre équestre : d'une part ça m'aurait "soulagée" d'une partie de l'animation (j'aurais été présente mais les moniteurs auraient géré les gamins ^^), et d'autre part je trouvais ça sympa pour des enfants de 4-5 ans de passer une après-midi à faire du poney. Mais j'ai finalement renoncé à cette idée, et ce pour plusieurs raisons : 1- le Covid of course... pas sûr que le centre équestre continue de faire des anniversaires au vu du contexte sanitaire. 2- j'imagine qu'un anniversaire là-bas requiert un nombre minimum d'enfants et / ou un âge minimal. Certains copains d'Alice ayant 4 ans à peine, ils auraient peut-être été trop jeunes. 3- pas sûr que tous les parents auraient accepté d'emmener leurs enfants jusque là-bas (le centre équestre est à 15 km de ma commune). Bref il y avait trop de paramètres aléatoires ; je me suis donc résolue à faire l'anniversaire d'Alice à la maison, même si cela m'a causé énormément de stress et plein de cheveux blancs :-D

N'ayant aucune idée de la manière dont on organise un tel événement, je me suis beaucoup appuyée sur internet. Voici ce que j'ai décidé de faire :

 

*Pour les cartons d'invitation : j'ai fait faire un dessin par une illustratrice pour personnaliser les cartons. Le dessin est très joli et je ne regrette pas ; cependant je ne renouvellerai pas l'expérience pour deux raisons : d'une part cela m'a coûté très cher (130 euros juste pour le dessin), et d'autre part c'est super galère de faire personnaliser un carton d'invitation avec son propre dessin quand on est nulle en informatique comme moi (même en passant par un site spécialisé comme Vistaprint). Je suis contente du résultat final (voir ci-dessous), mais je n'ai pas pu obtenir exactement ce que je voulais.

*Pour le gâteau : là on est dans mon domaine de compétence :-D J'ai fait un gâteau au chocolat tout simple en forme de licorne, décoré d'un glaçage au chocolat et de smarties. J'ai rajouté sur la table un bol de bonbons et un autre de Kinder Schokobons, qui ont remporté un vif succès.

*Pour les boissons : Oasis et sirop de grenadine, c'est comme le chocolat tous les enfants aiment ça !

 

*Pour la décoration : j'ai pris un set de vaisselle chez Oxybul (assiettes, gobelets et serviettes assortis). Comme j'ai invité des garçons et des filles j'ai choisi quelque chose de mixte avec des oursons (je sais qu'on n'est pas censé genrer, mais les assiettes couleur princesse pour des mecs, je trouve ça bof ). Les couverts et les pailles viennent de chez Action. Une banderole "Joyeux anniversaire", des fanions et quelques ballons étaient également disposés dans l'appartement.

*Pour les invités : ils sont repartis avec une pochette cadeau assortie au set de vaisselle, comprenant quelques bonbons et deux petits jeux.

*Pour les animations : j'ai investi dans une piñata en forme de lama (toujours chez Oxybul), que j'ai remplie de confettis et de petits jouets (balles rebondissantes, montres, sifflets...). J'avais également acheté un chamboule-tout. Jusqu'au dernier moment, je me suis pris la tête... La veille de la fête à minuit je parcourais encore des sites internet pour trouver des idées pour occuper les enfants. J'avais tellement peur qu'ils s'ennuient... Plus l'heure approchait, plus le stress montait. C'était vraiment horrible.

Finalement, seuls le chamboule-tout et la piñata ont servi ! En fait, les enfants s'occupent très bien tout seuls et deux heures et demi ça passe super vite. C'était un bonheur de voir Alice sauter sur son lit et faire la fofolle avec ses copains :-) L'année prochaine je ne serai plus dans l'inconnu donc je me prendrai moins la tête.

 

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Alice chez le dentiste - partie 2

Suite des aventures d'Alice avec ses quenottes ! Après le premier rendez-vous durant lequel la dentiste m'avait culpabilisée à mort (voir post précédent), elle a soigné une molaire du bas un mois plus tard. J'appréhendais beaucoup ce rendez-vous, surtout l'anesthésie, mais en fait tout s'est très bien passé. Alice a été courageuse ; elle n'a pas pleuré ni rien.

Une chose m'a cependant frappée : une fois le soin terminé la dentiste avait l'air soulagé. Elle m'a même fait un compliment (!) en me disant que j'avais bien travaillé en préparant Alice et en lui expliquant ce qui allait être fait. J'ai alors compris qu'elle était stressée, et pour une dentiste qui s'occupe de jeunes enfants, ce n'est vraiment pas terrible d'être stressée... Elle aurait dû directement adresser Alice à quelqu'un qui avait l'habitude.

En effet, la deuxième séance s'est très mal passée : Alice s'est mise à pleurer au moment de l'anesthésie ; elle demandait un câlin, que je lui tienne la main... et finalement le soin n'a pas pu être fait. Alors je n'incrimine pas la dentiste dans le sens où de tels soins sont très impressionnants pour une petite fille de 4 ans, mais je suis persuadée qu'elle lui a communiqué son stress et que cela a forcément joué sur le déroulement de la séance.

En rentrant à la maison, j'ai contacté une pédodontiste qui travaille avec le MEOPA (gaz hilarant) ; j'ai obtenu un rendez-vous assez rapidement. Cette praticienne a eu un discours radicalement différent de la première dentiste : elle m'a tout de suite parlé de MIH (pour faire simple c'est une fragilité naturelle de l'émail), ainsi que du fait que les caries peuvent être aggravées par la prise d'antibiotiques (Alice a eu beaucoup d'otites). Évidemment les biberons nocturnes n'ont rien arrangé, mais bon, la résultat est là : les caries d'Alice sont principalement dues à des facteurs extérieurs, et ça, ce n'est de la faute de personne. Or, à AUCUN MOMENT la première dentiste n'a évoqué ces pistes pour expliquer les caries ; elle m'a juste fait la morale comme si j'avais 15 ans en me demandant d'arrêter les boissons sucrées (Alice ne boit que de l'eau mais c'est pas grave)... Et pour couronner le tout, la dent qui a été soignée aurait dû être dévitalisée, ce qui n'a pas été fait. Résultat, tout le soin est à refaire... Franchement, pour quelqu'un qui est diplômée en chirurgie dentaire, c'est grave... Bref je ne lui ferai pas de publicité à celle-là.

Alice a donc été soignée au MEOPA par la deuxième dentiste, et tout s'est très bien passé. La dentiste et l'assistante lui parlaient ; elle pouvait regarder un dessin animé en même temps... Rien à voir avec l'ambiance anxiogène de l'autre cabinet où il n'y a même pas d'assistante pour rassurer les enfants. Seul inconvénient : le MEOPA c'est horriblement cher :-S Et ce n'est pas remboursé. Il reste encore les dents du bas à soigner mais le plus gros est fait. On respire :-)

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Première visite chez le dentiste

Ca fait longtemps que je n'ai pas posté ici. Alice a bien grandi, elle a maintenant 4 ans et demi. Si je poste aujourd'hui, c'est parce qu'elle a vu la dentiste pour la première fois, et que cette première visite laisse présager un gros chantier et beaucoup d'inquiétude en perspective.

J'ai mis beaucoup de temps avant de commencer à brosser les dents d'Alice : elle a appris à recracher assez tardivement, du coup je lui ai brossé les dents à l'eau (et uniquement le matin) à partir de 2 ans environ ; les brossages matin et soir au dentifrice n'ont démarré qu'à 4 ans. L'an dernier j'ai reçu un courrier de la CPAM pour le bilan bucco-dentaire des 3 ans mais je n'ai pas pris rendez-vous : je n'ai en effet pas jugé que c'était nécessaire de voir un dentiste aussi jeune et ensuite je craignais qu'Alice n'ouvre pas la bouche.

(Je précise toutes ces données car elles auront de l'importance dans la suite de mon récit. Comme tous les parents j'ai fait des erreurs...)

Depuis quelques mois, j'avais remarqué qu'Alice avait du marron sur ses molaires du bas. J'ai d'abord pensé à des résidus alimentaires, mais cela ne partait pas au brossage. J'en ai touché deux mots à l'associée de mon ancien patron qui a fait des études de chirurgie dentaire ; elle m'a dit que cela pouvait être des caries mais pas forcément. Puis Alice a commencé à se plaindre de douleurs (je devais régulièrement lui donner du Doliprane surtout le soir), et j'ai remarqué que ses molaires du haut viraient au gris-bleu en surface. J'ai donc pris rendez-vous chez une dentiste spécialisée dans la prise en charge des jeunes enfants.

J'ai cru qu'elle allait faire une crise cardiaque quand elle a vu les dents d'Alice : en effet, il s'est avéré que les quatre molaires avaient des énormes caries. Je me suis pris une vieille leçon de morale dans la gueule : ces caries sont apparemment là depuis très longtemps. Je lui ai expliqué qu'Alice ne mangeait jamais de bonbons, qu'elle ne buvait jamais de sirop, de coca ou n'importe quel type de cochonnerie ; elle m'a répliqué que les caries ne tombaient pas du ciel, qu'on était à la limite de l'extraction des dents tellement c'était carié, et comment ça se fait qu'elle n'a pas eu le BBD des 3 ans, et blablabla et blablabla... J'avais l'impression d'être la pire des mamans pour avoir laissé ma fille dans cet état ; j'attendais le « j'ai rarement vu ça dans toute ma carrière » mais je n'y ai pas eu droit (quand même).

En dépit du fait que la dentiste m'a soûlée à me parler de cette manière, Alice a plutôt bien vécu la séance et ouvrait bien la bouche quand on le lui demandait. En revanche, la fin du soin a été compliquée car elle avait un pansement sur la dent qui la gênait énormément. Elle pleurait en se tirant la joue ; j'ai eu droit à une colère dans la voiture car elle voulait boire tout de suite... Arrivée à la maison tout allait bien, elle chantait et jouait comme d'habitude, mais disons qu'il y a eu 30-45 minutes compliquées.

Une fois rentrée j'étais tellement culpabilisée que j'ai tapé « grosses caries enfant de 4 ans » sur Google pour voir si ma fille était un cas si exceptionnel que ça. Je n'ai pas eu à chercher bien loin pour tomber sur un article rédigé par le dentiste qui m'a suivie quand j'étais petite (et qui est devenu chef de service à la fac dentaire) : il parlait de la recrudescence du « syndrome du biberon », et là ça c'est imposé comme une évidence : je suis sûre que les caries d'Alice sont dues à ce syndrome.

En effet, je n'ai pas menti quand j'ai dit à la dentiste (qui ne m'a pas crue), qu'Alice ne mangeait pas de bonbons et ne buvait que de l'eau. En revanche, Alice a pris un biberon toutes les nuits jusqu'à l'âge de 21 mois, et bien sûr je ne lui brossais pas les dents avant de la recoucher. Dans la mesure où son alimentation actuelle ne justifie pas à elle seule de telles caries, je suis persuadée que ce sont les biberons nocturnes qui ont provoqué cela. Et ce qui m'a (un tout petit peu) déculpabilisée, c'est que l'article explique deux choses : d'une part, les caries provoquées par le biberon ont tendance à démarrer à l'intérieur de la dent et donc à échapper au regard des parents, et d'autre part le syndrome du biberon est en pleine recrudescence ; les chirurgiens se retrouvent régulièrement à devoir retirer 14 dents sous anesthésie générale à de jeunes enfants... Donc pour la rareté du cas de ma fille, elle repassera, l'autre grognasse.

Alors je ne dis pas que j'ai bien fait de donner du lait la nuit ; j'aurais peut-être dû donner de l'eau à la place. A l'époque je ne savais pas que le lait pouvait être nocif ; j'ai fait ce que je pensais être bon pour elle. Laisser mon bébé hurler dans son lit, désolée mais c'est non. Je paye aujourd'hui le fait d'avoir voulu répondre à ses réveils nocturnes du mieux que j'ai pu. Pour avoir eu beaucoup de soins dentaires quand j'étais plus jeune, je sais à quel point c'est désagréable surtout l'anesthésie... Alice se retrouve avec 4 molaires qu'il va falloir anesthésier (en croisant les doigts pour qu'il ne faille pas les retirer), alors qu'elle a seulement 4 ans et demi. Inutile de dire que j'angoisse beaucoup et que ce n'est pas le discours de la dentiste qui va me rassurer (bouh mauvaise mère ta fille paye la facture à cause de ta connerie). Elle ne m'a même pas dit (ni à Alice d'ailleurs) en combien de séances elle allait faire les soins. Elle lui a prescrit un sirop pour la détendre ; j'ai pris le même médoc en étant adulte et il me donnait des palpitations, super...

J'ai peur qu'Alice soit traumatisée par la piqûre et par l'anesthésie, et fasse ensuite un blocage sur le dentiste et sur tous les rendez-vous médicaux en général. Déjà que chez le médecin elle ne veut pas ouvrir la bouche... Mais d'un autre côté je ne peux pas la laisser comme ça. Les caries ne partiront pas toutes seules donc on n'a pas le choix, il faut y aller et on va y aller. Je vais en discuter avec Alice mercredi (le rendez-vous est vendredi) ; je cherche le meilleur moyen possible pour lui expliquer les choses avec honnêteté mais sans dramatiser ni lui faire peur. Je sais que les mots « piqûre » et «avoir mal / ne pas avoir mal » sont interdits, mais du coup je ne sais pas comment périphraser sans lui cacher la réalité. Il existe beaucoup de livres pour enfants où les personnages vont chez le dentiste (Tchoupi, Petit Panda, Peppa Pig...) mais ils n'ont jamais de caries donc je ne peux pas me baser là-dessus. On va improviser... Bien évidemment, je ne montre rien de mon angoisse à Alice ; la pauvre elle n'a pas besoin de ça. Je dois me mettre en mode « maman pilier » qui n'a peur de rien... LOL tiens.

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Coucou les poux :-(

Ca y est, ma princesse a attrapé des poux pour la première fois :-( Tout a commencé le soir du réveillon de Noël : ma mère me dit : "je trouve qu'elle se gratte beaucoup la tête". Je soulève les cheveux d'Alice, j'inspecte sa nuque, et là je vois un truc marron, minuscule, qui bouge... Plus de doute possible, les poux ont investi la tête de ma fille. Problème : le lendemain étant un jour férié, il fallait attendre le jeudi pour trouver une pharmacie ouverte. Les totos auraient tout le loisir de se reproduire durant ces 24 heures...

Je sais que beaucoup de produits anti-poux sont devenus inefficaces, car les parasites s'adaptent. J'ai parcouru une multitude de forums internet à la recherche du meilleur traitement possible, naturel ou chimique ça n'avait pas d'importance du moment que cela nous débarrassait de ces fichus totos.

J'avais pensé au masque de mayonnaise, mais ma mère et mon compagnon m'ont ri au nez. Finalement j'ai acheté un produit à poser pendant 15 minutes (il crame un peu le cuir chevelu ; Alice a eu du mal à le supporter) ; puis passage du peigne à poux et du peigne à lentes régulièrement pendant plusieurs jours. Pour finir, j'ai enfermé les draps, manteaux, écharpes etc dans des sacs poubelles pendant 48 heures avant de les laver à température normale. Et ça a marché : Alice était débarrassée des poux avant de reprendre l'école.

Bon, je sais que ce n'est que partie remise... Entre la garderie et l'école, de nouvelles infestations sont à craindre. Pour la prochaine, j'ai acheté le Kit Bug Buster, je testerai et je vous dirai si c'est aussi efficace que les produits chimiques :-)

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Bilan (provisoire) des séances avec la psy d'Alice

Trois nouvelles séances ont eu lieu avec la psy ; la dernière en date s'est déroulée en couple avec B. En effet, la psy souhaitait nous voir tous les deux sans Alice pour qu'on puisse discuter de la situation sans lui créer de stress supplémentaire.Il ressort pas mal de choses de toutes ces séances ; ce n'est pas forcément évident de classer tout cela de manière organisée et cohérente. Le plus simple, je pense, est de faire un paragraphe par idée générale :

 

-Mon histoire avec mes parents, l'histoire de B. avec son ex et leurs enfants, ainsi que notre histoire à B. et à moi ; tous ces éléments ont créé un gloubiboulga qui est sans aucun doute en partie responsable des symptômes qui posent problème dans notre famille : les colères d'Alice, les séparations difficiles, le fait qu'Alice s'inquiète sans cesse pour moi et a du mal à se détacher...

 

-Sur 4 séances, j'ai pleuré 3 fois. Lors de la séance d'aujourd'hui, quand les vannes se sont ouvertes j'ai demandé un verre d'eau tellement je me suis sentie mal. Les pleurs qui sortent me font mal physiquement ; c'est de la douleur à l'état pur. Tout ceci fait tellement écho à ma propre histoire... La psy m'a demandé (tout en se doutant de la réponse), si j'avais été victime de violences. Je lui ai répondu : "Oui, de violences verbales" en pensant à mon père, mais j'aurais pu aussi parler de violences physiques en pensant à ma mère. Je me rappelle très bien m'être dit plusieurs fois qu'elle ne m'avait pas mis de claque depuis X jours ou semaines. Ce n'est quand même pas normal de se dire ça.

-Alice s'inquiète sans cesse pour moi. Quand je pleure, elle vient me dire que ça va aller ; elle me donne un mouchoir ou un dessin. Elle ne s'autorise pas à jouer. Je lui ai pourtant dit à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas à gérer mes émotions, qu'elle avait le droit de s'amuser sans moi, que tout allait bien pour moi. Ca me rend dingue parce qu'elle s'inquiète pour moi comme je m'inquiète pour ma mère. Je ne veux pas qu'elle me prenne en charge comme j'ai pris ma mère en charge ; je ne connais que trop bien la lourdeur de ce poids à porter.

 

-Concernant B., il se plaint qu'Alice le rejette par moments. Il a parlé de Maelle, sa fille aînée, qui le rejette depuis la naissance d'Alice, et le parallèle que cela engendre chez lui. Il a confessé avoir dit à Alice "Maelle ne veut pas me voir, et elle ne veut pas te voir non plus". Erreur, selon la psy (et je suis d'accord avec elle) : Alice risque de penser que c'est sa faute. Or Maelle ne rejette pas Alice personnellement, puisqu'elle ne la connaît pas. Elle rejette le concept, pas la personne. B. doit absolument dire à Alice que cette rupture est une histoire entre Maelle et lui, et qu'elle n'a rien à voir là-dedans. Elle a également dit (très subtilement, mais j'ai saisi le message et j'espère que B. aussi), que cette rupture avec Maelle et son rejet de la nouvelle famille de son père cachait peut-être autre chose du passé, quelque chose dans leur relation à eux, et/ou dans son lien conjugal à l'époque où il était  avec son ex-femme.

 

 -Alice risque de penser que ces ruptures familiales (B. avec Maelle et moi avec mon père) sont la norme puisqu'elle construit son image du monde sur ce qu'elle voit au quotidien. Elle risque de  reproduire le schéma une fois adulte, et de couper les ponts avec son père. Nous devons donc parler avec elle en lui expliquant que non, ce n'est pas la normalité d'être en rupture totale avec un membre de sa famille, et lui expliquer le pourquoi de ces ruptures, de façon à ce qu'elle ne comble pas les trous en se créant un scénario plus grave que la réalité.

 

 -On a également parlé des colères, des punitions, des terreurs nocturnes qu'on a pris (à tort) pour des colères. Du fait qu'à tout cela s'ajoute un facteur physiologique : sa surdité. Alice est une éponge. La psy l'a observée dans sa manière de bouger et de parler, et elle la trouve déjà pleine de tensions. Il faut dire que la pauvrette a hérité d'un terrain anxiogène pour se construire... A nous de lui donner un cadre aussi sécurisant que possible, en tenant compte de nos histoires personnelles et de nos vécus respectifs.

 

 -La maîtresse d'Alice m'a confirmé ce que la psy soupçonnait : quand elle a besoin d'aide, Alice ne la demande pas. Comme les adultes ne peuvent pas deviner ce dont elle a besoin, elle accumule les frustrations tout au long de la journée, ce qui peut expliquer qu'elle "explose" le soir pour évacuer tout ça. Je dois m'entretenir plus longuement avec la maîtresse jeudi prochain ; ce rendez-vous tombe plutôt bien.

 

En conclusion, on a déjà pas mal travaillé depuis le début des séances, fin octobre. Il y a encore beaucoup de travail, mais on constate déjà du changement : moins de colères, moins de cauchemars ; elle joue davantage dans sa chambre. Je suis heureuse qu'une personne extérieure ait confirmé à B. ce que je pensais par rapport à son ex et à Maelle et qu'il ait vu à quel point cela me faisait souffrir. J'espère qu'il va y réfléchir et faire ce qu'il faut par rapport à Alice. Moi je ne me sens pas du tout prête à lui parler de mon père, mais je sais que je vais devoir le faire :S 

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